Presqu'un mois déjà (!), le temps de me retourner, de voir Gasparine prendre peu à peu sa place, et je n'ai pas encore pris le temps de vous parler d'un des aspects de mon travail.
Pour certains, il est sans doute passé totalement inaperçu ou anecdotique, mais peut-être d'autres ont-ils lu mon petit laïus sur le droit d'auteur avec étonnement, voire perplexité (?)
Pour les couturières habituées, la mention "reproduction et utilisation commerciale interdites" est sans doute bien connue.
Nul n'est censé ignorer qu'on achète un patron pour soi et un usage privé (ah ! la rabat joie, qu'est-ce qu'elle vient nous faire un cours de droit ...) ; c'est sûr, cela peut paraître rébarbatif, mais comme tout travail, cela répond à l'exigence nécessaire de respect du travail de l'auteur.
Ceci dit, en matière de couture, une autre notion est à prendre en compte : celle de l'usage que fait le couturier de ce patron, et qui peut aller de la simple exploitation "à la lettre" du patron jusqu'à un nouveau travail de création lorsque le couturier s'en affranchit et donne naissance à une réalisation tout à fait personnelle et originale.
Or, j'ai toujours trouvé assez vague la prise en compte de cette réalité, non pas que je sois formaliste dans l'âme (loin de là), mais plutôt que je déplore le mépris du travail du créateur que ce flou favorise parfois (volontairement ou non).
Et je ne suis pas la seule à m'étonner de voir fleurir une multitude de petites boutiques, encouragées par les facilités du commerce en ligne, qui proposent leurs collections soi-disant de créateur, et qui ne sont en fait que - plus ou moins discrètement (mais plutôt moins que plus !) - des réalisations artisanales faites à partir de patrons d'autres créateurs (sans que jamais leur nom ne soit cité !).
A mon sens (et cela n'engage que moi !), le problème n'est pas d'ordre financier (comme il peut se traduire lorsque de grandes griffes sont en jeu). Il tient uniquement au déni tout à fait injuste qui est alors fait du travail du styliste.
Si le travail du "couturier-interprète" est indéniable, pourquoi nier celui du "styliste-compositeur" ?
C'est pourquoi, après d'intenses réflexions et débats autour de moi, j'ai décidé d'introduire une petite nuance au droit d'utilisation de mes patrons.
Ainsi, toute personne qui souhaiterait vendre un vêtement réalisé à partir d'un de mes patrons pourra le faire en toute légalité aux conditions suivantes :
- m'informer de cette commercialisation
- marquer le vêtement réalisé avec une étiquette "Gasparine" (envoyées sur commande), ou mentionner la marque en cas de catalogue en ligne.
Alors voilà, je n'ai nullement l'intention de faire la révolution ou de lancer une nième idée saugrenue.
Mon but est simplement d'une part de faire reconnaître mon travail, et d'autre part de susciter chez certains une prise de conscience de la portée de leurs actes : rien de plus.
C'est pourquoi, le petit cartouche que vous retrouverez sur chacun de mes patrons n'a pas pour but de vous "barber" (!), mais de vous rappeler le cadre de leur bonne utilisation et surtout SURTOUT de vous inciter à toujours plus de créativité !
Merci d'avance (et "chapeau" !) à tous ceux qui m'auront lue jusqu'au bout !!
N'hésitez pas à donner votre avis : je ne prétends pas avoir la science infuse, et un petit débat (non passionné) sur la question sera toujours une bonne chose.
Nul n'est censé ignorer qu'on achète un patron pour soi et un usage privé (ah ! la rabat joie, qu'est-ce qu'elle vient nous faire un cours de droit ...) ; c'est sûr, cela peut paraître rébarbatif, mais comme tout travail, cela répond à l'exigence nécessaire de respect du travail de l'auteur.
Ceci dit, en matière de couture, une autre notion est à prendre en compte : celle de l'usage que fait le couturier de ce patron, et qui peut aller de la simple exploitation "à la lettre" du patron jusqu'à un nouveau travail de création lorsque le couturier s'en affranchit et donne naissance à une réalisation tout à fait personnelle et originale.
Or, j'ai toujours trouvé assez vague la prise en compte de cette réalité, non pas que je sois formaliste dans l'âme (loin de là), mais plutôt que je déplore le mépris du travail du créateur que ce flou favorise parfois (volontairement ou non).
Et je ne suis pas la seule à m'étonner de voir fleurir une multitude de petites boutiques, encouragées par les facilités du commerce en ligne, qui proposent leurs collections soi-disant de créateur, et qui ne sont en fait que - plus ou moins discrètement (mais plutôt moins que plus !) - des réalisations artisanales faites à partir de patrons d'autres créateurs (sans que jamais leur nom ne soit cité !).
A mon sens (et cela n'engage que moi !), le problème n'est pas d'ordre financier (comme il peut se traduire lorsque de grandes griffes sont en jeu). Il tient uniquement au déni tout à fait injuste qui est alors fait du travail du styliste.
Si le travail du "couturier-interprète" est indéniable, pourquoi nier celui du "styliste-compositeur" ?
C'est pourquoi, après d'intenses réflexions et débats autour de moi, j'ai décidé d'introduire une petite nuance au droit d'utilisation de mes patrons.
Ainsi, toute personne qui souhaiterait vendre un vêtement réalisé à partir d'un de mes patrons pourra le faire en toute légalité aux conditions suivantes :
- m'informer de cette commercialisation
- marquer le vêtement réalisé avec une étiquette "Gasparine" (envoyées sur commande), ou mentionner la marque en cas de catalogue en ligne.
Alors voilà, je n'ai nullement l'intention de faire la révolution ou de lancer une nième idée saugrenue.
Mon but est simplement d'une part de faire reconnaître mon travail, et d'autre part de susciter chez certains une prise de conscience de la portée de leurs actes : rien de plus.
C'est pourquoi, le petit cartouche que vous retrouverez sur chacun de mes patrons n'a pas pour but de vous "barber" (!), mais de vous rappeler le cadre de leur bonne utilisation et surtout SURTOUT de vous inciter à toujours plus de créativité !
Merci d'avance (et "chapeau" !) à tous ceux qui m'auront lue jusqu'au bout !!
N'hésitez pas à donner votre avis : je ne prétends pas avoir la science infuse, et un petit débat (non passionné) sur la question sera toujours une bonne chose.
Enfin, pour changer radicalement de sujet,
et revenir au véritable objet qui nous passionne (!) :
je vous donne rendez-vous d'ici peu pour découvrir
le tuto des revers de manches contrastés
pour le modèle JOLI COEUR,
mais adaptable à n'importe quel modèle avec manches.
Vous avez bien raison de le préciser ! Certaines qui vendent leurs soi-disant "créations" (c'est à dire directement tirées de patrons connus) vont jusqu'à préciser que leurs créas sont déposées, protégées et gnagnagna !
RépondreSupprimerC'est un truc qui m'agace prodigieusement, une dérive assez courante malheureusement ! Respectons le travail des stylistes /modélistes !
Isaure
Je suis tout à fait d'accord, car aimant coudre mais n'ayant vraiment aucun talent de création de patron je suis toujours ravie de trouver des stylistes comme vous. Ma fille portera pour la mi-carême une cape faite selon votre modèle, j'essaie de mettre rapidement cela sur mon blog en faisant bien évidemment un lien vers vous.
RépondreSupprimerBonne journée,
Tu as bien raison! En même temps on est dans le domaine de l'incontrôlable...Malheureusement. Quasiment toute les couturières qui vendent leurs "collection" font leurs vêtements à partir de patrons publiés par une modéliste. Il leur suffit de rallonger un côté d'un demi centimètre, de changer un bouton, de faire une surpiqûre et que sais je pour clamer leur "droit d'auteur exclusif" sur leur modèle.
RépondreSupprimerC'est indécrottable. Mmme Citro me disait que si elle devait coller des procès à toutes celles qui lui piquent ses patrons (et qui sont bien souvent obligées de les modifier à cause de petits couac dans les mesures) elle passerait sa vie en procédures (et gagnerait).
Mentionner sur le patron "copier tue" ou autres mentions légales, oui, demander aux couturières de mettre une étiquette....Je pense que c'est un peu trop. Mais ce que tu peux faire, c'est proposer des patrons exclusifs. Dans ce cas, c'est environ 4€ LE morceau de patron...et tout de suite, c'est bien plus cher!
Aller. On sera bientôt dans le même bain! Bon courage. Le principal, c'est que le patron plaise!
alors là madame Gasparine, chapeau...! vous avez bien raison...bravo ! la création de patron est un travail long et laborieux, que l'on respecte cela me parait tout à fait justifié mais hélas bien difficile ! Je n'ai hélas aucun conseil à vous donnez n'étant pas du tout "de la partie" mais comprends fort bien vos remarques ! Sophie a bien mieux résumé la "situation" que moi !
RépondreSupprimerj'espère de tout coeur voir "fleurir" des réalisations issues de vos patrons partout sur la blogo très vite... bon courage et bonne continuation !
Que c'est rafiné
RépondreSupprimerJ'ai en effet vu ce petit encart sur votre site et je l'ai trouvé sympa et original... Néanmoins, s'il me semble juste de citer votre nom, une étiquette "d'après (un patron) Gasparine" me semble plus adapté car l'interprétation du patron par la couturière peut-être très différente des modèles que vous faites et indirectement c'est donc nier son travail à elle (qui a aussi envie de mettre son étiquette !).
RépondreSupprimerLa mention est peut-être longue pour une étiquette mais sur un site web ça peut se faire...
Personnellement, je me réjouis de toutes ces boutiquettes qui font que les créations se font en France et permettent à des stylistes de se faire connaître (Perceraient-elles si les vêtements achetés étaient fait en Chine ?!) et de réussir professionnellement...
Leur travail doit être reconnu et respecté, mais peut-être en effet que le système est un peu rigide (mais j'avoue que je ne connais rien au système des licences)...
Merci en tout cas de proposer cette alternative toute simple !
C'est une excellente idée, j'ai toujours été étonnée de voir ces blogs de vente d'habits qui sont des copié/collé de patrons bien connus et trés en vogues. Les auteurs se vantent de leurs créations alors que personnes n'est dupe, c'est ridicule !
RépondreSupprimerTrés bonne idée le coup de l'étiquette !
Bonne soirée
Merci pour vos contributions enrichissantes à ce débat !
RépondreSupprimerPour repréciser quelques petites choses peut-être pas très claires dans mon billet :
@ Sophielastyliste : ce choix n'a pas pour but de vouloir tout "contrôler" ni de "fliquer" ou moraliser les utilisateurs, mais plutôt d'encourager l'utilisation de mes patrons dans des conditions "équitables" pour tout le monde.
@ Filapi : loin de moi l'idée de nier le travail créatif de la couturière ! L'étiquette citera uniquement "d'après un patron Gasparine".
C'est sûr que c'est une petite contrainte, mais franchement, est-ce exagéré au regard du bénéfice d'exploiter des patrons tout prêts ??
Une lectrice m'a également appris que la marque "Oliver & S" avait déjà instauré un système un peu équivalent (quoiqu'avec une contrepartie financière). Comme quoi ...
Bonjour Amélie !
RépondreSupprimerBravo pour ce message. Je vais tout à fait dans ton sens. C'est d'ailleurs aussi dans cet esprit de "respect du créateur" que j'interdis la revente de patrons sur mon site, et je vais également tenter d'être vigilante sur les vêtements qui risquent d'être vendus dans la catégorie "petites annonces".
Une marque américaine (que je ne citerai pas pour ne pas te faire de concurrence) propose un système de "redevance" ou "commission", je ne sais pas trop comment appeler ça...
Pour vendre un vêtement réalisé avec l'un de leurs patrons, il faut s'acquitter d'un dollar par vêtement, ou quelque chose dans le genre.
J'avais trouvé l'idée pas mal, ça permet de rémunérer le travail du créateur et de vendre ses ouvrages en toute légalité...
à bientôt !
ça m'apprendra à ne pas lire tous les commentaires... je viens de voir juste au dessus de mon commentaire que tu parlais justement de ce système de redevance :-)
RépondreSupprimerTout à fait d'accord! Je ne suis pas styliste, juste "copieuse-modifeuse", mais je trouve que c'est un minimum de reconnaitre le travail du vrai créateur.
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