Au pays des bisounours ...

... Gasparine a une brillante idée, la griffonne sur un bout de papier, quelques heures plus tard, la transforme en patron, puis en toile, la passe délicatement sur son petit mannequin qui attend sagement de pouvoir se rendre utile, constate avec satisfaction que le dit vêtement lui va comme un gant, se réjouit de tenir entre ses mains son prochain modèle, se précipite sur sa machine à coudre pour réaliser 1 ou 2 prototypes qui iront rejoindre la garde robe de ses moustiques, se lance dans la dernière épreuve de fond pour dessiner son patron maintenant abouti dans toutes les tailles et rédiger la fiche de montage (dans la joie et la bonne humeur), et enfin quelques semaines plus tard, rentre de chez l'imprimeur, débordant de fierté, avec ses cartons sous le bras, prête à mettre sous pli les premières commandes : ouf !

Mais dans la vraie vie, ce n'est pas toujours si simple : Gasparine tâtonne, griffonne, découd, peste, rage, recommence parfois jusqu'à l'écoeurement. Normal, me direz-vous !

Et puis, d'autres fois encore (plus rarement heureusement), rien ne va comme elle veut, elle va de catastrophe en catastrophe, de déception en crise de nerf et déploie un dernier effort pour éviter la corbeille à chiffons.

C'est l'histoire de cette veste qui n'a pas voulu être une vareuse :

Veste à "capuche-col marin" en gabardine chocolat

(taille 8 ans)

elle a l'air toute innocente comme ça, mais détrompez-vous, ce fut une vraie teigne !

L'idée de départ : une vareuse à capuche

La contrainte pour mettre un peu de piquant : créer une "capuche-col marin", c'est plus drôle !

              

                             

Jusque là, tout va bien, je suis partie de mon patron "Marin", échancré l'encolure, dessiné cette capuche hybride mais jolie.

Mais là, le hic, la tête du moussaillon ne passe pas !

On reprend le tout, on échancre encore au maximum, la caboche finit par passer péniblement, autant dire, ce modèle n'ira pas loin ... 

Si j'agrandis encore l'encolure, on va arriver au nombril, et sinon, cette vareuse sera condamnée à rester au placard !

La rage au ventre, je me suis résolue à ouvrir le milieu devant pour mettre une fermeture éclair.

Au final, on obtient une veste hybride, un peu trop décolletée à mon goût, mais somme toute mettable, et je suis tout de même contente de ne pas avoir dessiné cette capuche pour rien !

Pas sûre qu'elle donne naissance un jour à un patron digne de ce nom : le temps fera peut-être son oeuvre ...

Mais le plus important, c'est qu'elle a aussitôt été adoptée par l'intéressé, ce qui est un rare privilège de sa part ...!